Santé sexuelle : les préservatifs, pas qu’un moyen de contraception !

Santé sexuelle : les préservatifs, pas qu’un moyen de contraception !

Comme le nom l’indique, les préservatifs préservent, protègent. Il en existe deux sortes : masculin et féminin. Concentrons-nous ici sur le préservatif masculin communément appelé condom ou capote. C’est une gaine très fine en latex le plus souvent et qui est déroulée sur le pénis en érection en le recouvrant totalement. Les préservatifs assurent une double protection ; ils protègent des grossesses non désirées mais également des infections et maladies sexuellement transmissibles (IST/MST).

Comment utiliser correctement le préservatif masculin ? 

Le préservatif masculin comme féminin a une date de péremption : vérifiez-la toujours avant usage et assurez-vous que son emballage n’est pas abîmé ou ouvert. Lors de l’ouverture de l’emballage, prenez soin de ne pas abîmer les préservatifs.

Pour une utilisation optimale du condom, pincez le petit réservoir (qui se trouve à l’extrémité du préservatif) entre votre pouce et votre index afin de chasser l’air qui risque de le faire éclater lors du coït et déroulez-le jusqu’à la base du pénis. Placé correctement, le condom se glisse facilement sur le pénis en érection. S’il bloque, s’il n’est pas suffisamment lubrifié ou ne se déroule pas bien, mieux vaut en prendre un autre. Le préservatif masculin recueille le sperme lors de l’éjaculation et empêche le passage des spermatozoïdes dans le vagin empêchant ainsi la fécondation et la transmission des IST/MST entre les deux partenaires.

Après l’éjaculation et pendant que le pénis est toujours en érection, retirez le préservatif d’une main. Avec l’autre main, retenez le préservatif à la base du pénis pour éviter les fuites de sperme. Nouez-le et jetez-le à la poubelle et non dans la cuvette des toilettes. Pour chaque rapport, il faut prendre un nouveau préservatif. Ne superposez jamais deux préservatifs masculins l’un sur l’autre. 

Que ce soit le préservatif masculin ou féminin, son efficacité dépend d’une utilisation correcte, conforme aux consignes d’utilisation de chacun d’eux. Seulement dans ce cas, leur efficacité est de 80 à 90%. Les préservatifs sont en vente libre dans les pharmacies.

Avantages et inconvénients ?

L’usage incorrect ou la rupture pendant l’utilisation peut avoir comme conséquence l’échec de la méthode contraceptive. Selon les études, le taux d’échec est d’environ trois grossesses par an pour 100 femmes. 

“Selon les statistiques au Togo (pays d’Afrique de l’ouest), le taux d’utilisateurs jeunes des services de santé sexuelle et de la reproduction est de 11,5%. L’utilisation des méthodes contraceptives permet aux jeunes de jouir pleinement du droit à une sexualité responsable tout en ayant un contrôle sur leurs projets de vie, essentiellement les études”, indique Hayathe Ayeva, Jeune Point Focal du Family Planning 2020/UCPO au Togo et présidente nationale du Mouvement d’Action des Jeunes (MAJ ATBEF/TOGO).

Notons qu’au Togo comme dans plusieurs autres pays, plusieurs associations de promotion de santé sexuelle effectuaient avant la pandémie de la Covid 19 des sensibilisations dans les établissements scolaires, les marchés et en marge des évènements grand public pour informer les populations. C’étaient des occasions de distribution de préservatifs masculins et féminins.

“Contrairement à il y a quelques années, les gens sont plus à l’aise avec les préservatifs et c’est de bonne guerre. En même temps, il y a de rares cas où certaines personnes sont carrément réticentes, principalement dans les communautés rurales. Or, ce sont les milieux où le phénomène des grossesses non désirées et des cas des IST/MST sont plus fréquents. Cela s’explique par des idées préconçues telles que : les interdits religieux, l’utilisation du préservatif rend l’homme infertile ou encore offrir des préservatifs aux jeunes est un moyen d’encourager la dépravation sexuelle ou encore”, explique un agent volontaire de l’ATBEF TOGO (Association togolaise pour le bien-être familial).

En effet, le préservatif masculin protège en même temps les deux partenaires du risque de grossesse non désirée et des IST/MST. Le coût est abordable et on peut le trouver facilement en pharmacie sans ordonnance et dans les boutiques. Il en existe de différentes tailles et différentes formes (granulée, parfumée, chauffante).

Une vendeuse en pharmacie confie : “De plus en plus de jeunes viennent pour acheter des préservatifs. Mais, il existe toujours cette petite gêne qui fait que parfois les clients te chuchotent presque dans les oreilles pour éviter les regards indiscrets”. En glissant les préservatifs dans son sac, une cliente confie : “il n’y a pas de honte à avoir sur soi un préservatif. ça peut toujours être utile au cas où mon partenaire n’en a pas. Contre les IST/MST et grossesse surprise, on se protège”.

Dans les milieux de la prostitution, il est fréquent que les travailleuses de sexe proposent à leurs clients des préservatifs. “Certains clients refusent les préservatifs arguant que cela réduit le plaisir. Moi, j’ai une vie après le travail de sexe et je me préserve”, indique l’une d’elles. C’est le cas de cet homme venu s’offrir les services. Il déclare : “le préservatif réduit le plaisir. Mais, je suis conscient que je risque ma vie pour quelques minutes de plaisir intense”.

En revanche, le préservatif peut être déchiré, mal placé, positionné trop tard, peut rester coincé dans le vagin, être abîmé ou périmé… Un accident de préservatif pourrait survenir alors que votre partenaire ne prend pas la pilule. Il faut immédiatement se rendre en pharmacie pour prendre une contraception d’urgence ou pilule du lendemain.

Pour une protection optimale, il est recommandé d’utiliser en plus du préservatif un autre moyen de contraception comme la pilule ou les spermicides.

L’épanouissement sexuel passe par le droit pour l’homme et pour la femme de disposer pleinement de son corps et de choisir à quel moment avoir un enfant. Il existe plusieurs méthodes de contraception dont les préservatifs. Il revient à chaque partenaire de choisir laquelle lui convient le mieux.

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A propos de l’auteur: Brenda Etsey est une journaliste togolaise qui possède une riche expérience en matière de santé sexuelle et reproductive. Par son travail, elle promeut les droits de toutes les femmes à une vie saine et épanouie en matière de sexualité et le droit à des soins de santé de qualité.